Petites histoires sur la crèche

Vous êtes nombreuses à célébrer la version religieuse de Noel, et donc à faire votre crèche à coté de votre sapin... Voici donc pour vous un petit paragraphe sur l'histoire de la crèche de noel.

Dès le IIe siècle, la grotte devint un lieu de pèlerinage et de culte, et c’est en vain que l’empereur Hadrien tenta d'en détourner les pèlerins.
Le théologien grec Origène (v. 185-v. 252) rapporte qu'au IIIe siècle, on montrait aux pèlerins non seulement la grotte, mais aussi la mangeoire (crèche) qui aurait servi de berceau à l'Enfant Jésus. La plupart de ces lieux furent aménagés en édifices de culte au temps de Constantin.

La crèche (cripia en latin) est un ancien nom qui désigne une mangeoire remplie de paille qu'on installait dans les étables. Couramment, elle signifie la mangeoire de l'étable à Bethléem, et dans la foulée, les statuettes et les décors qui figurent la Nativité.

Il semblerait qu'en 1223, trois ans avant sa mort, saint François d'Assise imagina une crèche et l'installa pour Noël dans une grotte en Italie, dans le village de Greccio, près d'Assise.

En France
La coutume de faire une crèche était bien ancrée vers le XIVe siècle. Parmi les crèches célèbres, les plus anciennes sont celles de Nogent-le-Rotrou, de Sainte-Marie d'Oléron, et de la Basilique de Saint Maximim.
Il faut dire qu'étaient peu à peu apparues des crèches spectacles – crèches publiques dont les statuettes étaient actionnées mécaniquement. Elles se sont appelées selon le genre, l'époque ou la région : crèches publiques, crèches parlantes, crèches pastorales ou bisontines.

La crèche pastorale :

Les recueils de Noël s'étaient multipliés à la fin du XVIe siècle. On y trouvait, à côté des chants de Noël, des petites scènes faisant dialoguer plusieurs personnages, et dans lesquelles les bergers avaient un rôle important. On les appelait des pastorales.
Là se trouve certainement l'origine des crèches pastorales qui détrônèrent les crèches de théâtre populaire.
Les artisans de la ville ou de la campagne étaient représentés en train d'évoluer dans leur décor naturel.
La plus célèbre a été écrite en 1844 en langue provençale par Antoine Maurel ; elle est encore jouée aujourd'hui.

La crèche bisontine :
C'est une crèche de marionnettes qui a pris son essor en France, peu avant la Révolution.
A cette époque, un marionnettiste de Besançon eut l'idée d'ajouter à ses personnages traditionnels de la crèche, des personnages types de la société locale ; ce qui donna au spectacle un caractère de critique sociale.
Ce genre de crèche fut interdit pendant la Révolution. La crèche bisontine perdit progressivement son caractère de critique pour devenir un spectacle pour enfants à la fin du XIXe siècle.
En 1865, l'Abbé Bailly fixa le texte qui était transmis oralement.
La crèche bisontine est toujours jouée de nos jours.Les crèches ont subi un mauvais coup pendant la Révolution. qui interdit la représentation de scènes religieuses. Est-ce cela qui a favorisé le développement au XVIIIe siècle des crèches dans les demeures familiales ? Toujours est-il qu'apparurent dans les maisons d'un milieu aisé, des préfigurations de la crèche familiale. Il s'agissait de boîtes vitrées décorées, appelées grottes ou rocailles. Elles représentaient l'Enfant Jésus, ou des scènes de la vie du Christ et des saints dans un décor de fleurs, de cascades d'animaux, évoquant le paradis. Les sujets étaient en cire, en mie de pain ou en verre filé.

Les santons
C'est à la fin du XVIIIe - début du XIXe siècle qu'apparurent les fameuses "crèches provençales" avec leurs ravissants petits santons (du patois "santoun" qui signifie "petit saint"). En fait, ces petites figurines en terre peinte sont apparues au XVIIIe siècle chez un artisan de la Provence (France). Puis, en 1798, Louis Lagnel eut l'idée de faire des moules en platre pour les fabriquer, ce qui permit une production bien plus importante (notamment pour les foires aux santons).

Au fil du temps de nouveaux sujets se sont ajoutés à ceux de la Nativité. Tout un peuple de personnages non bibliques apparurent autour de Jésus : ce sont les personnages du petit peuple de Marseille. À l'exception de la Vierge, de Saint Joseph et des rois mages, les santons portent le costume du pays marseillais.
Ces petites figurines en terre peinte sont à l'origine du métier de santonnier (qui souvent se transmet de père en fils) .

Comments

[beaba]

Encore une belle leçon , merci Néfélie de te donner tout ce mal , même si j'en suis certaine tu y prends beaucoup de plaisir!!!

[mama]

Tres chouette!